Ils s’appellent André Arbus, Marc du Plantier, Jules Leleu, et ils ont ceci de commun qu’ils furent de prestigieux « ensembliers ». C’est d’ailleurs à ce titre qu’ils constituent autant de références incontournables pour Oscar-Home, et plus particulièrement pour l’équipe de son agence de décoration d’intérieur. Car l’ensemblier n’est pas un simple décorateur d’intérieur. Véritable visionnaire, il élabore des intérieurs comme d’autres composent des parfums, des symphonies. Et c’est là sa singularité. Explications.

Ensemblier: un expert de la décoration?

Au fil des ans et des dictionnaires, les définitions se recoupent. En substance, l’ensemblier est un expert de la décoration, qui se charge d’harmoniser les différents éléments composant une pièce. Architecte d’intérieur, décorateur, designer, ingénieur, il a pour vocation de façonner un lieu d’exception. Cela suppose plusieurs compétences dont principalement :

  • savoir évaluer les atouts et les failles de l’espace à aménager ;
  • rechercher des matériaux, accessoires et pièces de mobilier correspondant à la vision propre au projet ;
  • orchestrer un réseau de techniciens, d’artisans d’art et de fournisseurs haut de gamme capables de réaliser le projet retenu.

Créativité, flexibilité, résilience, précision, l’ensemblier va devoir coordonner les différents acteurs, les différents temps du chantier qu’il initie, tout en tenant compte des délais, des budgets, des imprévus. Un chef de projet donc ? Ce serait trop simple.

Un véritable art de vivre

Héritier de l’artiste-architecte de la Renaissance (Jacques Androuet du Cerceau ou Charles Le Brun par exemple) et des tapissiers courtepointiers du XVIIeme siècle, l’ensemblier connaît ses heures de gloire dans les années 20 et 30 avec l’avènement de l’Art Déco. Durant ces deux décennies, les arts décoratifs connaissent une embellie sans pareil, avec notamment l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs en 1925. Comme l’explique Eudes Bergoin dans son mémoire de recherche DÉCORATEURS ENSEMBLIERS – Entre Résurgence du Passé et Avant-garde, alors « l’aménagement de l’intérieur s’érige comme un véritable art de vivre. C’est à cette époque que triomphe la figure du décorateur ensemblier. »

« Mon grand-père était ensemblier à Paris à cette époque, peut-être ai-je hérité de lui cette passion pour mon métier et pour cette époque! » raconte Olivier Delagrée, cofondateur de la griffe.

Cette appellation va progressivement intégrer l’univers du théâtre, du cinéma, de l’événementiel, pour gagner encore en profondeur et en rigueur. Sur un tournage par exemple, l’ensemblier doit se préoccuper du moindre détail : la cigarette allumée dans un cendrier dont l’acteur se saisira au milieu de la scène, le stylo qu’il prendra, la lampe qu’il devra allumer. Cela concerne également le choix des motifs sur un mur ; dans le film La Forme de l’eau, le réalisateur Guillermo del Toro a voulu décliner la thématique aquatique jusque sur les murs de l’appartement de l’héroïne, revêtus d’un papier peint sombre illustré de paysages d’Hokusaï, mers et lacs confonfus. Sensible aux symboles, l’ensemblier va donc révéler, par sa perception, le supplément d’âme des lieux qu’ils orchestre, pour faire écho avec ceux qui y vivent au quotidien.

Un long travail de questionnement

« L’ensemblier doit être attentif à chaque détail, équilibrer tous les éléments de cet aménagement dans une composition très forte mais aussi très fragile. La moindre erreur, la plus petite faute de goût, une touche de couleur mal placée, un éclairage mal positionné, un bois trop sombre, une surface trop mate, l’harmonie peut aisément être faussée. C’est pourquoi il convient de faire un très long travail de repérage et de questionnement avant d’entamer toute planification. Scruter l’espace à aménager bien sûr, mais aussi les attentes de ceux qui vont y évoluer. Leurs attentes ainsi que leur mode de vie, leurs habitudes, leurs loisirs, leurs passions. Leurs traits de caractère… » confie Olivier Delagrée avec un large sourire.

Ainsi, on n’équipera pas un bureau de la même manière selon que l’usager aime à contempler la nature pendant qu’il travaille, ou que, sujet à la distraction, il a besoin de se concentrer. Cette phase préparatoire suppose beaucoup de finesse, de l’observation, de la pédagogie. Il va falloir se poser et poser les bonnes questions, apprendre à connaître ses interlocuteurs, car ils ne se dévoilent pas immédiatement, peut-être n’ont-ils pas même conscience de ces petites particularités qu’un ensemblier averti va détecter et qu’il va intégrer dans sa réflexion. Cette étape prend du temps, elle exige du recul. Peut-être faudra-t-il tout remettre en question quand un élément fera surface, dont on ignorait tout.

Transcender la force démiurgique d’une demeure

Patient, subtil, psychologue, l’ensemblier va progressivement façonner un projet d’aménagement extrêmement complet, qui mettra en avant les couleurs, les textures, les matériaux, les meubles, les accessoires nécessaires, mais aussi les sonorités et les parfums, pour opérer la métamorphose attendue.  Objectif : rendre cet espace la fois pratique, confortable et esthétique, tout en devenant le reflet fidèle d’un état d’esprit. L’ensemblier tel que le conçoit Oscar-Home est là pour transcender la force démiurgique d’une demeure. Aménager un salon pour un ambassadeur ou un chef d’entreprise par exemple, c’est à la fois orchestrer un espace accueillant et apaisé, propre aux échanges et à la diplomatie, mais c’est aussi mettre en évidence la stature de l’institution représentée, au travers de créations propres au pays ou à l’entreprise en question, mobilier, accessoires… Dans cette équation, tout importe.

Y compris les enjeux du moment. Respectueux des traditions et des savoir-faire dont il est le dépositaire, l’ensemblier doit par ailleurs regarder vers l’avenir. Et anticiper. Cela suppose de privilégier des matériaux durables et respectueux de l’environnement, d’interroger les énergies renouvelables, de penser en amont l’évolution d’un espace de vie qui va muter avec le temps, le départ des enfants, les changements de carrière, le télétravail, le réchauffement climatique, la domotique… La prospective s’invite alors dans cette équation en perpétuel calcul. Avec comme finalité de générer un style propre à chacun tout en défendant les exigences du luxe et du haut de gamme.

Défenseur d’un patrimoine, fin connaisseur des styles et des époques, des savoir-faire, l’ensemblier  apporte une dimension essentielle dans l’aménagement de lieux de vie ; chez Oscar-Home, on en revendique l’appartenance avec fierté. Car, dans sa quête d’un décor harmonieux, l’ensemblier, un peu démiurge, va insuffler une respiration cruciale, fondatrice, dans cette scénographie du quotidien qu’il orchestre. Cela vaut aussi bien pour un projet de résidence que pour une boutique, un restaurant, des bureaux… Et c’est la manière dont l’ensemblier va animer cet espace qu’il aménage qui va faire toute la différence, l’exception.

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